11 Fév, 2023
Notre motivation à faire du sport dépendrait de nos bactéries intestinales qui réagissent sur la dopamine libérée pendant une séance d’entraînement. Selon une étude américaine, la sensation de bien-être que l’on ressent pendant une activité physique serait due au microbiote intestinal.
Sport : la motivation intestin-cerveau permet d’augmenter les performances
Avez-vous des difficultés à faire du sport ? Le microbiote intestinal pourrait en être le responsable, suggère une étude américaine. Selon des chercheurs de la Perelman School of Medicine de l’Université de Pennsylvanie, certaines bactéries intestinales pourraient réagir directement sur les nerfs sensoriels qui affectent la motivation. Notons que leurs résultats sont publiés dans la revue Nature.
Pour arriver à cette conclusion, les experts ont mesuré l’activité physique de 106 souris et ont évalué leurs performances. Cette étude s’est basée sur les bactéries et les métabolites intestinaux, les molécules impliquées dans le développement et la reproduction des cellules. Ensuite, ils ont calculé l’endurance et le nombre de tours réalisés par chaque souris lors d’une séance de « course volontaire ».
Microbiote intestinal : la suppression des bactéries réduit la quantité de dopamine chez les souris
Il en résulte que les antibiotiques à large spectre injectés chez les souris éliminaient les bactéries intestinales et diminuaient la quantité de dopamine. Cela réduisait de moitié la motivation et la capacité de course des cobayes. C’est du moins ce qu’ont déclaré les chercheurs dans un communiqué de presse.
D’après l’étude des scientifiques, deux espèces microbiennes, dont l’eubactérie et la coprococcus, produisent des métabolites appelés amides d’acides gras (FAA). Ces derniers ont un effet sur la stimulation des récepteurs nerveux sensoriels, ce qui augmente notre motivation à faire du sport. Situés dans les intestins, les FAA se connectent au cerveau via la colonne vertébrale. Lorsqu’ils sont correctement stimulés, ces nerfs augmentent la production de dopamine, l’hormone du bonheur, pendant l’exercice physique.
Une nouvelle branche de la physiologie de l’activité physique et du bien-être
La voie de motivation intestin-cerveau pourrait relier la disponibilité des nutriments et l’état de la population bactérienne intestinale à la volonté de s’engager dans une activité physique soutenue, selon les chercheurs. Cette ligne de recherche pourrait à cet effet conduire à une toute nouvelle branche de la physiologie de l’activité physique.
Cependant, les chercheurs précisent que la présence de la voie de motivation intestin-cerveau chez l’homme reste à confirmer. Il est à noter que ce n’est pas la première fois que cet axe microbiote-cerveau a fait l’objet d’une étude. En 2022, des chercheurs ont découvert un régime « psychobiotique » qui permet de réduire le stress par l’alimentation, tandis que d’autres ont établi un lien entre la consommation d’alcool et le microbiote.
Avec ETX/DailyUp