27 Mai, 2024
La New romance est un genre littéraire particulièrement prisé à l’heure actuelle. Ces nouveaux romans à l’eau de rose renouvellent le concept et séduisent des lecteurs de plus en plus jeunes. Ils contribuent également au succès des romances dark, un sous-genre plus sulfureux, mais aussi plus sombre.
La New romance, le genre littéraire plébiscité par les jeunes, surtout les femmes
Ils sont reconnaissables par leurs couvertures chamarrées, arborant des chaînes, des roses et des torses nus. Il s’agit des livres de New romance, un genre littéraire récent particulièrement plébiscité par les jeunes. Ce sont surtout les femmes qui sont adeptes de cette lecture et force est de constater qu’elles sont de plus en plus jeunes à s’y intéresser. Au Festival du livre de Paris en avril, la centaine de lectrices qui faisaient la queue sur le stand dédié à ce genre avait entre 13 et 30 ans ! Selon les statistiques de Hugo Publishing, le leader du secteur, le lectorat se compose à 95% de femmes. Aujourd’hui, les jeunes filles commencent même à lire ces romans dès l’âge de 12-13 ans.
Les romances dark envahissent les librairies
Le succès de ce nouveau genre littéraire, qui secoue le monde de l’édition, a donné naissance à un autre sous-genre : la romande dark. Le style est reconnaissable par des héroïnes et des héros ayant des relations amoureuses toxiques. Les femmes y sont souvent kidnappées, violentées et torturées par des hommes dont elles tombent ensuite amoureuses. Ces romans sont souvent décriés, car ils renvoient une image rétrograde des rapports entre les hommes et les femmes. Des autrices comme Joyce Kitten se défendent en évoquant la liberté pour les femmes de pouvoir lire et écrire ce qu’elles désirent. Elle admet toutefois que certains ouvrages du genre sont misogynes et ne recommande cette lecture qu’à partir de 25 ans. Cet âge serait plus approprié pour les scènes violentes selon l’autrice.
Le Pass Culture booste aussi les ventes des romans à l’eau de rose
Le Pass Culture, une initiative soutenue par le ministère de la Culture, offre aux adolescents et aux jeunes de 18 ans un crédit de 300 euros. Cette somme doit être dédiée à l’achat de produits culturels, y compris des livres. Ce dispositif a significativement boosté les ventes de romances dark et new romance dans les librairies. Grâce à ce crédit, de nombreux jeunes découvrent et achètent des livres qu’ils n’auraient peut-être pas envisagés autrement. Parmi les genres les plus plébiscités tels que les romans young adult et les romans cozy, la romance moderne se distingue particulièrement. En témoigne le chiffre d’affaires d’Hugo Publishing qui était de 22,6 millions d’euros en 2023. L’éditeur publie en moyenne 150 titres par an.
Les réseaux sociaux donnent naissance à de nouvelles pratiques dans l’édition
Si ces lecteurs se ruent sur ces genres littéraires dans les librairies, c’est aussi grâce aux réseaux sociaux. Les lectrices utilisent des plateformes comme TikTok pour recommander leurs titres favoris, mais aussi pour échanger avec les auteurs. Les éditeurs ont rapidement compris le potentiel de ces communautés. Ils ont alors calqué leurs pratiques à celles des réseaux sociaux. Chez Hugo Publishing, des communicants sont missionnés pour animer ces plateformes. La maison d’édition organise aussi régulièrement des rencontres physiques avec les auteurs. Des serveurs vocaux Discord sur les séries sont même mis en place, tout comme des plateformes dédiées à l’écriture où sont organisés des concours. Ils offrent une opportunité pour les auteurs en herbe d’être publiés.
Les éditeurs fondent des labels dédiés à cette littérature
Face au succès grandissant de la romance moderne, les maisons d’édition ont commencé à créer leurs propres labels spécialisés dans ce genre. Par exemple, Hachette a lancé BMR, dédié à la « romance sans complexe », tandis que le groupe Madrigall incluant Gallimard et Flammarion, a créé les éditions Olympe, spécialisées dans la romantasy. Ces initiatives montrent qu’il existe un véritable marché pour ce genre. En développant des labels spécifiques, les éditeurs répondent à la demande croissante et attirent un public diversifié, et notamment autre que celui des réseaux sociaux. Ce mouvement contribue non seulement à renforcer la visibilité du genre, mais aussi à élargir son audience.
Avec ETX/DailyUp