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Réduction de la voiture en ville : des mesures plébiscitées mais complexes  

Réduction de la voiture en ville : des mesures plébiscitées mais complexes  

31 Jan, 2025

Des mesures de restriction de la voiture en ville sont à l’ordre du jour pour de nombreuses municipalités. L’objectif : réduire la pollution sonore et les émissions de gaz à effet de serre. Une étude de l’ADEME révèle les perceptions sociales de telles initiatives. 

Place de la voiture en ville : une acceptation croissante des citoyens face aux restrictions de circulation  

Dans un contexte où la pollution atmosphérique et sonore devient un enjeu majeur, les mesures visant à réduire la place de la voiture en ville rencontrent un soutien croissant. Selon une récente étude de l’ADEME, 77% des habitants des grandes agglomérations approuvent la création de zones piétonnes, tandis que 65% soutiennent la limitation de vitesse à 30 km/h. Cette évolution traduit une prise de conscience accrue des conséquences des émissions de gaz à effet de serre sur la santé publique et l’environnement urbain.

L’expansion des mobilités douces, telles que la marche et le vélo, gagne du terrain, incitant les municipalités à repenser l’urbanisme en faveur d’un espace public plus sûr et plus agréable à vivre. La volonté de favoriser un cadre de vie durable est en train de remodeler les habitudes de déplacement en milieu urbain. 

Les municipalités face au défi de la mobilité durable 

Les élections municipales récentes ont confirmé la centralité de la question de la voiture en ville dans les programmes politiques. Plus de 83% des propositions dans les grandes villes françaises incluaient des initiatives de restriction automobile. Les villes comme Paris, Lyon et La Rochelle ont adopté des politiques ambitieuses de réduction du stationnement et de développement des transports en commun pour favoriser des alternatives durables. Les politiques d’incitation incluent des subventions pour l’achat de vélos électriques, la création de voies réservées aux bus et aux véhicules propres, ainsi qu’une meilleure intégration des différents modes de transport. La diversification des options de transport est essentielle pour convaincre les citoyens d’abandonner progressivement l’automobile individuelle. 

La mise en œuvre des mesures conditionnée par l’acceptabilité sociale 

Malgré un soutien théorique, la mise en place des mesures de restriction de la voiture en ville rencontre encore des résistances. L’acceptabilité sociale repose sur plusieurs facteurs, notamment la disponibilité d’alternatives de transport, les incitations financières et la concertation avec les habitants. Des villes comme Brest ont montré que la réussite passe par un dialogue approfondi avec les citoyens, permettant de transformer une opposition initiale en adhésion. L’adhésion du public repose également sur la pédagogie autour des avantages de ces mesures : réduction des nuisances sonores, amélioration de la santé publique, augmentation des espaces verts et création d’un cadre de vie plus attractif. Ces aspects doivent être mis en avant pour obtenir un soutien durable. 

Pollution sonore et émission de gaz à effet de serre réduire : ces succès en matière de piétonnisation 

Certaines villes ont démontré que la réduction de la voiture en ville peut résulter en une amélioration de la qualité de vie. À Arras, la piétonnisation de la Place des Héros a permis une baisse du taux de vacance commerciale de 17% à 9%. De même, à Dijon, la Place des Cordeliers a vu une augmentation du nombre de piétons de 130 000 à 170 000 par jour après sa transformation en zone piétonne. En plus de la dynamisation commerciale, ces initiatives ont permis de réduire significativement la pollution sonore et atmosphérique, contribuant ainsi à une meilleure santé publique et à une attractivité renforcée du centre urbain. 

Source :  ADEME – https://www.ademe.fr/presse/communique-national/reduire-la-place-de-la-voiture-en-ville-une-analyse-des-perceptions-sociales-favorables/ – Publié le 20/09/2024