
28 Fév, 2025

La chaleur renouvelable joue un rôle essentiel dans la décarbonation et la transition énergétique. En 2023, elle représentait 27,8 % de la consommation thermique en France. Grâce à la biomasse et aux énergies renouvelables, cette évolution contribue à une souveraineté énergétique accrue.
Chaleur renouvelable : une progression notable, mais encore insuffisante
Selon l’édition 2024 du Panorama de la chaleur renouvelable et de récupération, la production thermique issue des énergies renouvelables a atteint 27,8 % en 2023. Ce chiffre marque une progression par rapport aux années précédentes, mais demeure insuffisant face aux objectifs fixés par la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE 3). Malgré un bouquet de solutions variées – biomasse, géothermie, récupération calorique – le rythme actuel doit s’intensifier pour répondre aux enjeux climatiques et énergétiques. Cette progression est freinée par des obstacles réglementaires et financiers, ainsi que par la nécessité d’adapter les infrastructures existantes. La mobilisation des acteurs publics et privés est donc essentielle pour accélérer cette dynamique.
Accélérer la décarbonation pour une souveraineté renforcée dans production d’énergie
La production thermique en France reste encore trop dépendante des énergies fossiles, majoritairement importées. Cette situation accroît la vulnérabilité du pays face aux fluctuations des prix et aux tensions géopolitiques. La transition vers une chaleur renouvelable devient une priorité afin d’assurer une stabilité énergétique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le développement des réseaux caloriques alimentés par des modèles de source renouvelable, comme la biomasse et la géothermie, offre une alternative viable aux solutions traditionnelles. Ces réseaux, qui valorisent des ressources locales, garantissent une meilleure autonomie énergétique aux collectivités et entreprises. Pour cela, une planification stratégique et des investissements massifs sont nécessaires afin d’optimiser l’efficacité des infrastructures et de maximiser leur impact sur la décarbonation.
Un investissement rentable pour la transition énergétique des territoires et des citoyens
Le développement de la chaleur renouvelable présente un intérêt économique majeur. Il permet non seulement de stabiliser les coûts énergétiques sur le long terme, mais aussi de créer des emplois locaux. Le Fonds Chaleur, mis en place en 2009, a déjà financé plus de 8 500 installations, représentant une production annuelle de 45,4 TWh de chaleur renouvelable. Cet instrument a démontré une efficacité remarquable avec un coût public de seulement 36 euros par tonne de CO2 évitée. En investissant dans ces technologies, les territoires renforcent leur attractivité économique, tout en limitant leur empreinte carbone. De plus, la pérennité de ces investissements repose sur des infrastructures durables, garantissant une rentabilité sur plusieurs décennies.
Des ambitions fortes avec la PPE 3
Le projet de troisième Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE 3) fixe des objectifs ambitieux : atteindre une consommation de chaleur renouvelable d’au moins 276 TWh en 2030 et 330 TWh en 2035. Ces cibles nécessitent des efforts conséquents en matière de financement, d’innovation technologique et d’aménagement des infrastructures. Pour réussir cette transition, la France doit mettre en place des politiques incitatives, notamment des subventions adaptées et un cadre réglementaire stable. Une meilleure coordination entre les acteurs du secteur et les collectivités territoriales sera également cruciale pour garantir le déploiement efficace des projets.
La stabilité des aides, un enjeu crucial pour le développement des énergies renouvelables
Les dispositifs de soutien, comme MaPrimeRénov’ et le Fonds Chaleur, jouent un rôle clé dans le développement des énergies renouvelables. Cependant, les révisions récurrentes des forfaits d’aide fragilisent les dynamiques en cours. En 2024 et 2025, des baisses de subventions pour le chauffage au bois ont suscité des inquiétudes parmi les professionnels du secteur. Pour assurer une croissance stable, les aides publiques doivent être maintenues et adaptées aux évolutions du marché. Par ailleurs, un accompagnement renforcé des ménages et des industries est nécessaire pour favoriser la transition énergétique sans engendrer de charges excessives.
La biomasse, pilier de la production thermique propre
Première source d’énergie renouvelable utilisée pour la production thermique en France, la biomasse représente une part essentielle du mix énergétique. Cependant, des débats persistent quant à la gestion durable des ressources forestières. Le Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS), créé en 2024, vise à structurer cette filière en fournissant des données précises sur la disponibilité de la biomasse et son exploitation responsable. Pour assurer une gestion équilibrée, une concertation entre industriels, chercheurs et pouvoirs publics est indispensable. L’objectif est de garantir une utilisation optimale de la biomasse tout en préservant la biodiversité et les écosystèmes forestiers.
Source : Syndicat des Energies Renouvelables – https://www.syndicat-energies-renouvelables.fr/wp-content/uploads/presse/ser_cp_panorama-chaleur-2024-vdef.pdf – Publié le 05/02/2025