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Les antidépresseurs affecteraient notre capacité à avoir du plaisir

Les antidépresseurs affecteraient notre capacité à avoir du plaisir

5 Mai, 2023

Une étude britannique a récemment démontré un effet secondaire très particulier des antidépresseurs. Ces médicaments affecteraient en effet la capacité des personnes qui en prennent, à ressentir aussi bien des émotions positives que négatives. Zoom sur les résultats de cette recherche :

Des pilules d’antidépresseurs sur une table
Les antidépresseurs « engourdiraient » nos émotions, qu’elles soient négatives ou positives ». Photography Nikola Nastasic / Getty Images©

Les effets secondaires des antidépresseurs mis en lumière par une étude

Une recherche réalisée à l’Université de Cambridge a révélé des informations sur les antidépresseurs et notamment sur leur fonctionnement et leurs éventuels effets secondaires. Il en est ressorti que les personnes qui suivaient ce type de traitement ressentaient moins d’émotions. Les chercheurs parlent d’un « émoussement affectif » qui concernerait 40 à 60% des patients qui déclarent eux-mêmes qu’elles ne trouvent plus les choses aussi agréables qu’autrefois.

Pour arriver à ce résultat, la recherche a été menée sur 66 volontaires en bonne santé qui ont été soumis à une expérience avec un médicament et un placebo.

Les médicaments apaisent la douleur émotionnelle, mais pas que…

L’équipe de chercheurs a mené l’étude sur 66 personnes. 32 d’entre elles ont été placées sous escitalopram, tandis que 34 ont reçu un placebo. Il convient de préciser que l’escitalopram fait partie des inhibiteurs spécifiques de recapture de la sérotonine ou ISRS. Il agit sur la dépression en comblant le manque de sérotonine, communément connue comme la substance chimique du plaisir. Au terme de l’étude, les scientifiques ont constaté que le groupe qui a pris du vrai médicament avait les émotions « émoussées ». Ils expliquent cette réaction par le fonctionnement du cachet qui apaise une part de la douleur émotionnelle et une part du plaisir, en les rendant moins sensibles à la récompense.

Des résultats importants pour la recherche sur les traitements de la dépression

La conclusion selon laquelle ces médicaments inhibaient aussi les émotions positives est d’une grande importance selon les chercheurs. D’une part, l’étude elle-même a permis de relever des données essentielles à propos des actions pertinentes des ISRS sur les personnes dépressives qui en prennent. Les informations ont révélé par exemple que l’inhibition provenait d’une certaine insensibilité à la récompense. D’autre part, la recherche donne des pistes sur les ajustements à opérer afin que les effets secondaires de ces médicaments soient moins violents. Elle prend d’ailleurs tout son sens quand on sait qu’au Royaume-Uni, ce sont 8,3 millions de personnes qui sont traitées avec des ISRS, souligne l’auteur de l’étude.

D’autres solutions en médecine pour soigner ce trouble mental

Outre la médication, il existe plusieurs solutions en médecine pour traiter la dépression et la douleur émotionnelle qu’elle entraîne. L’une de ces solutions est la psychothérapie, qui implique souvent la participation d’un professionnel de la santé mentale qui aide à comprendre les causes du trouble et à développer des stratégies pour y faire face. Les thérapies les plus courantes sont la thérapie cognitivo-comportementale, la thérapie interpersonnelle et la thérapie de soutien. Une autre solution est la stimulation cérébrale, qui peut être utilisée pour les cas de dépression sévère ou résistante aux traitements. La stimulation cérébrale profonde en est un exemple.

L’activité physique, une thérapie fortement recommandée

Les recherches sur les bienfaits de l’activité physique sur la dépression se multiplient et les résultats sont de plus en plus convaincants. Comme les médicaments, le sport agit sur la dépression de différentes manières. D’une part, il favorise la libération de neurotransmetteurs tels que la sérotonine et la noradrénaline, qui améliorent l’humeur. D’autre part, elle permet de réduire le niveau de cortisol, une hormone du stress responsable de certains symptômes de la dépression. Une étude publiée dans la revue médicale JAMA Psychiatry a même montré que l’exercice physique était associé à une réduction du risque de développer une dépression, même chez les personnes qui présentaient des prédispositions génétiques.