En Europe, divers projets sont mis en œuvre afin de recharger automatiquement les camions électriques pendant qu’ils roulent. Ils s’articulent surtout autour du déploiement d’infrastructures routières telles que la charge par induction, les rails et les caténaires.
Les rails, un moyen pour recharger les camions électriques
En matière de recharge automatique de camions électriques, la Suède est l’un des pays qui a mené les premières expériences. C’est plus précisément sur un tronçon de route de 2 km que des rails ont été installés au niveau de la chaussée pour recharger les voitures. Pour ce faire, la voiture électrique doit être équipée de patin fixé à un bras mobile au niveau du châssis. Cet élément se fixera ensuite de manière automatique sur le rail se trouvant sur la trajectoire des pneus. Les rails délivreront par la suite l’électricité nécessaire à alimenter la batterie. Pour le moment, ce système est à l’essai sur ces grosses voitures, toutefois, l’objectif final est de pouvoir l’adapter aux bus et aux voitures plus petites.
Déploiement des solutions techniques comme les caténaires
Il n’y a pas qu’en Suède que les infrastructures routières sont mises au point pour recharger le camion électrique en énergie. Ailleurs, dans d’autres pays d’Europe, des systèmes classiques comme les caténaires alimentent les batteries de ce type de véhicule pendant qu’il roule sur les voies. Pour s’en servir, les camionneurs doivent déployer un pantographe qui se mettra en contact de la caténaire. Ils peuvent ensuite l’arrêter quand ils veulent. Outre la Suède, l’Allemagne dispose aussi de caténaires destinées à être testées sur des véhicules. Pour l’instant, le déploiement de cette technologie demeure un défi du point de vue logistique. En effet, il faudrait trouver une solution pour l’adapter au passage de ponts ou de tunnels.
L’alimentation par l’induction, une technologie en pleine phase de test
La recharge automatique par induction est également en phase de développement en Suède, bien que cette technologie soit en cours de validation. Le pays envisage d’électrifier un tronçon de 20 km d’autoroute de manière permanente d’ici l’année 2025. Il compte notamment opter pour la charge par induction, qui fonctionne en transmettant l’énergie depuis la chaussée jusqu’à la voiture, sans qu’il y ait besoin de fil. Pour ce faire, il faudra mettre en place un modulé dédié en dessous du véhicule. Quant à la France, ce sont les caténaires qui seront peut-être placées sur un tronçon en Alsace d’ici 2025. À terme, cet équipement pourra être installé sur certaines autoroutes pour que les professionnels du transport puissent passer au tout électrique rapidement.
Les avantages de ces infrastructures routières de chargement de la batterie électrique
Le déploiement de solutions techniques pour recharger les camions électriques en mouvement est un sujet de plus en plus présent dans les débats sur la transition énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces infrastructures routières, également appelées « route électrique », permettent de recharger les batteries sans qu’ils aient besoin de s’arrêter. Ces systèmes de chargement dynamique offrent de nombreux avantages, notamment en termes de gain de temps et de réduction des coûts. Cependant, ces projets doivent être étudiés de manière approfondie pour s’assurer de leur viabilité économique et environnementale à long terme. Il reste à déterminer le coût réel de l’électricité produite et la quantité d’électricité nécessaire pour chaque projet.
Les systèmes déployés en France pour faciliter la recharge automatique des véhicules
Les infrastructures routières pour la recharge automatique de gros véhicules, comme les caténaires, existent aussi en France, bien que leur mise en œuvre soit encore relativement limitée. En 2019, la société française Inductive Power Transfer (IPT) a testé avec succès un système sans fil sur une route expérimentale de 24 mètres située à Versailles. En mars 2021, la région Normandie a annoncé son intention de créer un réseau de routes électrifiées pour les véhicules de transport de marchandises. Le projet, qui est encore en phase de conception, prévoit la mise en place d’un corridor électrique de 130 km reliant le port du Havre à l’autoroute A13.