4 Août, 2023
La Californie fait actuellement face à une crise du logement qui confronte la population à des difficultés pour se loger. Ainsi, faute de pouvoir payer un loyer, certains optent pour l’installation en caravanes, tandis que d’autres le font pour fuir la délinquance dans les quartiers « abordables ».
Les caravanes ou les « trailers » deviennent des logements permanents en Californie
L’État de Californie fait partie de ceux qui justifient des revenus par habitant les plus élevés et pourtant, il compte aussi le nombre le plus de sans-abris. En effet, cet État abrite le tiers des sans-abris des USA et la situation empire avec la crise du logement qui frappe la région. L’installation dans les caravanes, les mobile homes, les vans, etc., est la solution pour ceux qui ne peuvent pas payer leur loyer. Ils s’installent à des emplacements parfois improvisés dans Los Angeles et ses alentours, qui peut compter jusqu’à 75 000 sans-abris. Certains de ces californiens choisissent ce mode d’habitation en camping-car afin d’éviter les quartiers où ils peuvent louer, mais rendus dangereux par la délinquance.
Le prix des loyers rend les sans-abris plus nombreux
La Californie a la particularité d’avoir le marché immobilier le plus cher des États-Unis, avec un loyer moyen qui peut atteindre les 2 950 dollars par mois à Los Angeles. Résultat, plus de la moitié de revenus de 7 millions d’Américains était consacrée au paiement de leur loyer en 2021, selon une étude. Ensuite, en 2022, les prix ont augmenté de 6,5 %, ce qui a contribué au nombre de sans-abris à Los Angeles comme dans de nombreuses autres villes américaines. Aujourd’hui, beaucoup de californiens ne peuvent plus s’offrir qu’une caravane pour se loger. D’ailleurs, même les familles optent pour cette solution, toutefois, cela le prive de la garde de sa fille ainsi que des aides aux logements.
Les caravaniers sont stigmatisés par les riverains
La vie, pour ceux, qui subissent le plus cette crise du logement est dure. Tamara Hernández, une maquilleuse qui a dû abandonner sa location immobilière située sur Venice témoigne de ces difficultés. Son studio étant passé de 450 à 3 000 dollars en 10 ans, elle s’est installée dans une caravane sur le boulevard Jefferson le long de la réserve écologique de Ballona.
Tamara témoigne de la rudesse de son quotidien, racontant qu’il lui faut par exemple attendre pendant une heure pour chauffer l’eau pour sa toilette. À s’ajoute le fait que les gens les déteste, faisant d’eux des parias dans leur quartier, ce qui ne leur facilite pas la vie.
Les habitants préfèrent les camping-cars aux quartiers mal famés
Les quartiers urbains à faibles revenus sont souvent confrontés à des problèmes de criminalité importants en Californie. Par exemple, à Los Angeles, des quartiers tels que Skid Row ont une concentration élevée de sans-abris dont certains dans des trailers, et sont souvent associés à des taux élevés de criminalité et de pauvreté. Les causes de l’insécurité dans ces quartiers incluent la pauvreté, le manque d’accès à l’éducation et à l’emploi, ainsi que des problèmes de santé mentale et de toxicomanie. La désorganisation sociale, les tensions raciales et les problèmes de surpeuplement peuvent également contribuer à la criminalité, de même que le manque de ressources allouées à la sécurité publique et aux programmes sociaux. Ce sont de facteurs qui font fuir certains californiens.
Quelles mesures face à un marché immobilier saturé ?
Face à la crise du logement en Californie, les autorités ont mis en œuvre différentes solutions pour tenter d’atténuer la situation. Parmi les mesures adoptées, on trouve des programmes de construction de logements sociaux et abordables mis en place dans certaines villes pour répondre à la demande croissante. Des incitations fiscales sont également offertes aux développeurs pour les encourager à construire ce type de résidence. En parallèle, les autorités californiennes cherchent à protéger les locataires en adoptant des lois pour l’encadrement des loyers. Ces lois limitent les augmentations excessives des loyers dans certaines zones à forte demande, afin de prévenir les expulsions et de protéger les ménages à faible revenu.
Avec ETX/ DailyUp