L’empreinte carbone de la Coupe du monde de football au Qatar risque d’être deux fois plus élevée que les chiffres annoncés par la FIFA. L’enquête a été réalisée par l’application de calcul de bilan carbone Greenly qui s’est basé sur les estimations de l’ONG Carbone Market Watch.
Coupe du monde au Qatar : l’estimation de son empreinte carbone
Six millions de tonnes ! Voilà l’équivalent de dioxyde de carbone que la Coupe du monde pourrait engendrer pendant la compétition de football au Qatar. Celle-ci risque donc d’atteindre un niveau élevé de consommation énergétique, qui augmentera certainement les émissions mondiales de GES. La FIFA a d’ailleurs annoncé que cette coupe du monde génèrera environ 3,6 millions de tonnes d’équivalent de CO2.
Cette quantité de gaz à effet de serre pourrait doubler, selon l’estimation de Greenly. En l’occurrence, l’objectif de la FIFA d’organiser une coupe du monde neutre en carbone est encore loin de se réaliser. Alexis Normand, co-fondateur de Greenly, a précisé qu’il est impossible d’estimer avec précision les émissions de carbone et l’empreinte écologique engendrées par la Coupe du monde au Qatar.
La construction de nouveaux stades de football parmi les postes énergivores
Dans le cadre de la Coupe du monde 2022, la construction des infrastructures reste en tête de liste des postes énergivores à fort impact environnemental. Par exemple, les six nouveaux stades construits pour la coupe du monde entraîneraient une empreinte carbone de 1,6 million de tonnes de CO2e, soit huit fois la quantité déclarée par la FIFA.
Bien que les bilans des émissions de CO2 générées par la construction des infrastructures soient mieux répartis dans le temps, ils sont encore largement sous-estimés. Pour cette coupe du monde, la climatisation des endroits où se tiendront les matchs de football fait déjà polémique. Avec le problème urgent du réchauffement climatique, cette décision est vivement critiquée par bon nombre de citoyens pour sa consommation de carbone qualifiée « d’absurdité écologique ».
L’application de calcul de bilan carbone a estimé les coûts de transport des supporters
Pendant cette Coupe du monde, les émissions supplémentaires de GES liées au transport aérien des supporters entrent dans le calcul de Greenly. L’impact carbone des avions est estimé à 2,4 millions de tonnes équivalents de CO2. En effet, cette quantité de gaz carbonique ne concerne que le transport aérien des 1,2 million de supporters. À cela s’ajoutent les 160 vols quotidiens entre Doha et ses pays voisins, soit un avion toutes les 10 minutes.
En supposant que ces vols soient assurés par des Airbus A320 d’une capacité de 150 passagers et remplis à 75 % (moyenne des vols normaux), 160 vols aller-retour entre Doha et Dubaï correspondraient à 2 160 tonnes de CO2e. Durant la coupe du monde de football, si les avions sont remplis à 100 %, ils pèseraient 2 880 tonnes, soit un total de 83 520 tonnes d’équivalent de CO2.
Greenly a également évalué la pollution numérique du Mondial 2022 au Qatar
Dans le cadre de cet évènement, Greenly a ajouté la pollution numérique sur la liste des émissions de GES, même s’il s’avère difficile de mesurer son intensité carbone. Cependant, Greenly s’est basé sur le fait que ce Mondial pourrait attirer environ 3,2 milliards de téléspectateurs. À noter que l’application s’est appuyée sur la précédente Coupe du monde organisée en Russie en 2018 pour avoir ce chiffre.
La FIFA estime que cette compétition de football a généré plus de 34,66 milliards d’heures de visionnage. Par ailleurs, il faut savoir que la consommation moyenne d’électricité d’un téléviseur LCD est estimée à 0,1 kWh par heure de visionnage. Or, la moyenne mondiale du contenu carbone est de 475 Co2e/kWh. L’empreinte carbone de la retransmission des matchs pourrait donc atteindre jusqu’à environ 1 à 2 millions de tonnes équivalentes carbone, selon Greenly.
Avec ETX/AFP Relax News