22 Oct, 2020
Une antilope solitaire, une silhouette mystérieuse, une famille se tenant la main… Caché dans une grotte thaïlandaise, au coeur de la jungle, un groupe d’archéologues intrépides vient de découvrir ces peintures rupestres. Ces vestiges de la culture asiatique datent de plus de 2000 ans.
40 grottes explorées pour enrichir la culture de la Thaïlande
Afin de découvrir ces vestiges de la culture du peuple thaïlandais, Kanniga Premjai a gravi une colline dans le parc national de Sam Roi Yot. Elle s’est frayé un chemin au coeur de la jungle jusqu’au sommet. Puis elle est entrée dans un trou. Là, elle a pointé sa lampe de poche sur les cornes de l’antilope gravées dans la pierre. « On a d’abord cru que c’était de la rouille accumulée sur les parois », dit l’archéologue. Cependant, grâce à une application mobile pour les recherches archéologiques, elle a pu distinguer les dessins et a crié. Sa découverte du 14 mai a couronné des mois de recherches complètement infructueuses avec 40 grottes explorées sans succès. Anciennes capitales royales, villes khmères, temples… la Thaïlande en a déniché de nombreuses traces, attirant chaque année des millions de touristes avant la pandémie de coronavirus.
La cave à culture de la Thaïlande
Noël Hidalgo Tan du Centre régional d’archéologie et des beau-arts d’Asie du Sud-Est a expliqué qu’en Thaïlande, l’essentiel du travail consistait à protéger ces objets issus de la culture du pays qui ont été découverts. Il existe encore de nombreux sites inexplorés. « Nous ne savons jamais sur quoi nous allons tomber », a fait remarquer Kanniga Premjai. Chaque coin, chaque falaise, chaque cavité doit donc être exploré.
Des peintures millénaires cachées dans une grotte au coeur de la jungle © Lillian SUWANRUMPHA/AF
En 2016, les autorités ont mis au jour le premier lot de peintures millénaires dans cette zone du parc de Sam Roi Yot, incitant les scientifiques à poursuivre leurs recherches. Leur découverte a confirmé l’hypothèse selon laquelle des humains vivaient dans la région. Noël Hidalgo Tan a expliqué que les chasseurs-cueilleurs y vivaient il y a environ 3000 ans. Au fur et à mesure que la saison changeait, ils se sont déplacés d’un camp à l’autre et cette grotte peut être l’une de leurs bases.
La conservation des peintures
La préservation des oeuvres d’art nécessite une attention particulière à toutes les conditions de conservation. Il est important de considérer le fait que le changement climatique est la cause de la plus grande dégradation.Par conséquent pour réussir à protéger la grotte et ses vestiges, il faut trouver de l’argent. Malheureusement, ils sont beaucoup moins rentables que les anciens temples ou palais. En raison du transport peu pratique, ces sites ne sont pas faciles à ouvrir aux touristes. Cependant, Kanniga Premrai ne se décourage pas. Pour elle, trouver des peintures millénaires est comme déterrer un trésor.