1 Mai, 2024
Les deepfakes, ces faux contenus sous forme de photos et de vidéos, se répandent rapidement en ligne. Les jeunes savent comment les reconnaître, mais s’inquiètent de plus en plus à propos des répercussions de ces trucages générés par l’IA. Ils craignent pour leur réputation et leur vie privée.
Les deepfakes se répandent sur Internet
La technologie moderne et l’essor des réseaux sociaux facilitent la diffusion des deepfakes. Ces hypertrucages générés par l’intelligence artificielle se répandent rapidement sur la toile, créant la confusion chez certains internautes. Une enquête initiée par Alucare.fr démontre pourtant que sept Français sur dix savent ce que sont ces faux contenus. Ce sont surtout les jeunes de 18 à 34 ans qui sont familiarisés avec ces trucages. Les choses se compliquent lorsqu’il s’agit de les distinguer dans une masse d’autres photographies réelles. Dans ce cas, seul un Français se dit capable de différencier une image réelle d’un deepfake. Chez les jeunes, 55% des 18-24 ans disent avoir cette compétence et 48% chez les 25-34 ans.
L’inquiétude des jeunes face à ces fausses photographies et vidéos
Face à la viralité de ces faux contenus sur Internet, les jeunes se disent de plus en plus inquiets. Ils redoutent la facilité à laquelle il est possible actuellement de réaliser ces trucages à partir d’une simple photo. L’enquête révèle ainsi que les deux tiers des 18-24 ans ont peur d’être, un jour, victimes de ces vidéos et photographies falsifiées. Les adolescentes sont celles qui s’inquiètent le plus à cause de la tendance des trucages de photos dénudées. Cette anxiété est tout à fait compréhensible, dans la mesure où ce sont surtout ces jeunes filles qui sont la cible des fausses photos sur les réseaux sociaux. Les créateurs de ces hypertrucages n’hésitent pas faire chanter leurs cibles en les menaçant de publier ces faux contenus si elles ne leur paient une somme d’argent.
Ces faux contenus peuvent constituer une menace pour la réputation
Si les jeunes redoutent autant le deepfake, c’est parce qu’ils peuvent imiter presque parfaitement le comportement humain. Leur hyperréalisme est tel, qu’un œil non averti peut les confondre avec de vraies vidéos ou photos. Résultat : ces faux contenus peuvent ruiner la vie des personnes dont ils reprennent l’image. Effectivement, les créateurs fabriquent des photos et des vidéos à caractère pornographique pour faire chanter leurs victimes. La plupart d’entre elles sont d’ailleurs des femmes, qu’elles soient des personnalités connues ou pas. Des célébrités, comme Taylor Swift et Léna Situations font partie de celles qui ont été prises dans la tourmente de ces trucages.
L’intelligence artificielle simplifie la création des hypertrucages
L’avancée de l’intelligence artificielle (IA) a considérablement simplifié la production des trucages. La propagation de ces faux contenus falsifiés découle en grande partie de la facilité d’accès aux outils de création. Une chercheuse spécialisée en IA a souligné qu’il est désormais envisageable de concevoir un deepfake avec un simple smartphone et un budget modeste. Cette accessibilité accrue a favorisé une diffusion généralisée de ces pratiques. En effet, les avancées de l’IA générative permettent aujourd’hui de générer des images, des sons et des vidéos à partir de requêtes simples. L’inquiétude grandissante face au deepfake est donc bel et bien justifiée puisque les outils sont accessibles au grand public.
La difficile lutte contre le deepfake
La lutte contre les deepfakes, qui sont une véritable menace pour l’identité, la vie privée et la réputation, est un défi complexe. La justice se trouve souvent désarmée, confrontée à une pénurie de ressources. Déposer une plainte peut s’avérer fastidieux, avec des commissariats parfois réticents à l’enregistrer. Même en cas d’acceptation, l’enquête peut rapidement être entravée par des obstacles techniques majeurs. Retrouver l’adresse IP de l’auteur est complexe, surtout si cette adresse a été partagée ou si le compte a été désactivé. De plus, si l’auteur ou la plateforme se trouvent à l’étranger, toute démarche légale devient quasiment impossible. Le problème central réside dans le manque de moyens, de personnel et de formation au sein de la justice pour aborder efficacement ces questions.
Avec ETX/DailyUp