Le secteur de la mode, conscient de son impact écologique désastreux, se réinvente avec des textiles à base de restes de fruits. Les déchets agroalimentaires sont revalorisés et constituent les ingrédients de base des vêtements écoresponsables qui n’utilisent plus des matières habituelles comme le coton.
Des textiles écoresponsables à base de fruits et de ressources insoupçonnées
Les entreprises de textiles commencent petit à petit à se défaire des matières synthétiques. Pour la marque espagnole Pyratex, par exemple, c’est la voie à suivre pour une industrie plus respectueuse de l’environnement. Pour Régina Polanco, fondatrice de la marque, il n’est plus envisageable de recourir aux procédés habituels de fabrication de textiles. L’heure est à l’écologie pour ne plus faire de mal à la planète. Chez Pyratex, les algues marines, le bambou, la cellulose de bois, les écorces d’orange et d’autres matières capables de se décomposer sont les mots d’ordre. En Suisse, la marque Bananatex choisit la fibre de bananiers. Les innovations de l’industrie proviennent de partout. La maison Nova Kaeru au Brésil fait le pari de faire du cuir avec les écailles du pirarucu, de quoi revaloriser un produit à la base jeté par les pêcheurs.
Les déchets agrolimentaires sont à la mode ?
Un t-shirt compostable, qui l’eut imaginé un jour ? Et pourtant, c’est une réalité en ce moment grâce à l’imagination débordante d’une industrie dont la réputation écologique est très mauvaise. Pour Ariane Bigot, adjointe à la direction mode de Première vision, en revalorisant les déchets agroalimentaires, l’industrie parvient à se passer des ressources fossiles. Néanmoins, l’utilisation des fruits et des plantes pour fabriquer du tissu n’est pas encore très répandue. Des explorations et beaucoup d’essais sont nécessaires pour rameuter les marques vers cette démarche écoresponsable. Malgré cela, quelques maisons font déjà les premiers pas vers la revalorisation des déchets agroalimentaires à travers des textiles innovants.
Moins de coton pour moins polluer
Jusqu’à présent, l’utilisation de textiles synthétiques ou de matières naturelles comme le coton est très polluante. Si le coton représente 40 % de la production textile dans le monde, sa production a un impact carbone parmi les plus importants depuis toujours. Déjà, dans sa culture, il n’est pas rare que les agriculteurs utilisent des pesticides et des engrais chimiques. Après, il y a aussi la consommation d’eau astronomique pour la fabrication du coton. En moyenne, il faut environ 10 000 litres pour un kilo. Et bien sûr, cette matière vient généralement d’un endroit lointain, travaillée par des ouvriers souvent mal payés. D’un autre côté, le lavage des tissus synthétiques déverse aussi une grande quantité de microfibres plastiques dans l’océan. Le secteur du textile est pour l’instant responsable d’environ 10 % des émissions de gaz à effet de serre.
Les textiles les plus polluants
Les textiles les plus polluants sont ceux qui contiennent des produits chimiques nocifs comme le polyester, la laine et les fibres synthétiques. Ces tissus libèrent des composés toxiques lorsqu’ils sont lavés ou lorsqu’ils sont exposés aux rayons du soleil et à l’humidité. Or, ces substances sont le plus souvent nocives pour l’environnement et la santé. De plus, certains textiles peuvent contenir des produits chimiques utilisés pour les teintures et les traitements qui ne sont pas écoresponsables.
Des avantages à piocher ailleurs les ingrédients des vêtements
Les textiles fabriqués à partir de déchets agroalimentaires représentent une solution très intéressante pour réduire la pollution et mieux valoriser les déchets. En effet, ces textiles sont généralement plus durables et résistants que les tissus traditionnels. De plus, ils limitent ou suppriment le rejet de produits chimiques dans l’environnement. Avec ces matériaux, l’industrie réduit le gaspillage des ressources au profit de l’environnement. Il ne reste plus qu’à explorer davantage les possibilités pour faire du textile avec des matériaux biodégradables.
Avec ETX Daily Up