Le FOPO, ou « Fear of Other People’s Opinions » est un phénomène psychologique qui touche un grand nombre de personnes. Il désigne cette anxiété qui nous pousse à agir de manière à éviter les jugements ou critiques de notre entourage.
FOPO : un mécanisme de défense par crainte du regard extérieur de l’entourage
Imaginez passer de longues minutes à choisir une tenue, non pas parce qu’elle vous plaît, mais pour échapper aux commentaires négatifs. Ou encore, rire à une blague qui ne vous fait pas vraiment sourire, juste pour ne pas paraître décalé. Ces petites actions anodines peuvent être des signes d’un problème plus profond : le FOPO. En effet, ce phénomène, théorisé par le psychologue Michael Gervais, est un mécanisme de défense qui vise à maximiser nos chances d’être acceptés socialement. Se présentant comme la peur de l’opinion des autres, ce phénomène est intrinsèquement lié à une peur encore plus fondamentale : celle du rejet. La pathologie se déroule souvent en trois phases. La première, l’anticipation, est marquée par des pensées et des émotions envahissantes avant toute interaction sociale. On imagine alors toutes les critiques potentielles que l’on pourrait recevoir.
Peur des opinions des autres : des troubles mentaux à plusieurs phases
La phase de contrôle du FOPO survient pendant l’interaction elle-même. On devient hypervigilant, analysant chaque mot, chaque geste de l’autre, non pas pour enrichir la conversation, mais pour ajuster notre comportement et éviter tout jugement. Enfin, la phase d’adaptation nous pousse à modifier notre attitude pour correspondre à ce que l’on pense que les opinions des autres attendent de nous. Cela peut se traduire par des actes comme rire à des blagues que l’on trouve pourtant insignifiantes, uniquement pour s’intégrer. Ce cycle de pensée et de comportement, caractéristique du FOPO, peut s’avérer très épuisant. Selon Michael Gervais, cette anticipation et ce contrôle constants entraînent une fatigue mentale et physique, alourdissant notre charge mentale et pouvant mener à une véritable détresse psychologique. Ce trouble mental peut ainsi avoir des conséquences profondes sur notre bien-être.
Solutions et actions curatives : être soi-même pour améliorer son amour et estime propre
Selon le psychologue Yves-Alexandre Thalmann, certaines personnes sont plus susceptibles de souffrir de ce phénomène, notamment celles qui ont été confrontées au jugement ou à l’exclusion dans leur passé. Cependant, le FOPO peut toucher tout le monde, quel que soit son vécu. Pour surmonter cette peur, il est essentiel de travailler sur son estime de soi. Thalmann conseille de se mettre au défi, par exemple en portant des vêtements colorés que l’on n’aurait jamais osé mettre auparavant. Ces petites actions aident à se détacher du regard des autres et à retrouver une certaine liberté. En somme, le FOPO est un syndrome qui peut profondément influencer notre comportement et notre bien-être. Le reconnaître est la première étape pour s’en libérer et réapprendre à être soi-même.
Avec ETX DailyUp