7 Jan, 2025
Les déchets de bois en France, estimés à 8,7 millions de tonnes par an, représentent une ressource précieuse pour le recyclage et l’énergie. Une nouvelle étude de l’ADEME révèle les perspectives et enjeux de leur valorisation dans une démarche d’économie circulaire.
Déchets de bois : une ressource stratégique aux multiples potentiels de recyclage
Les déchets de bois, générés en France à hauteur de 8,7 millions de tonnes par an, représentent une ressource essentielle pour l’économie circulaire. Ces volumes proviennent de sources variées : emballages, mobilier usagé, matériaux de construction, ou encore sous-produits industriels. Une gestion optimisée de cette ressource pourrait non seulement réduire la consommation de matières premières vierges, mais aussi minimiser l’impact environnemental de secteurs tels que la construction ou l’industrie.
Actuellement, sur les 8,7 millions de tonnes générées, 7,4 millions de tonnes sont collectées, un chiffre qui reflète les progrès réalisés mais aussi le potentiel restant à exploiter.
Parmi ces volumes, 3,2 millions de tonnes sont recyclées, notamment pour produire des panneaux de particules ou d’autres matériaux, tandis que 2,6 millions sont transformées en énergie. Cependant, 1,6 million de tonnes de déchets de bois demeurent encore enfouies, ce qui souligne l’urgence d’agir pour optimiser ces flux et atteindre des objectifs ambitieux en matière de durabilité.
Valorisation : des ambitions renforcées pour 2028
Dans sa stratégie pour les années à venir, la France prévoit une augmentation significative de ses capacités de valorisation des déchets de bois. D’ici 2028, les infrastructures de recyclage devraient voir leurs capacités croître, passant de 1,6 million de tonnes à 2,5 millions de tonnes par an. Parallèlement, la valorisation énergétique sera également intensifiée avec une projection atteignant 5,6 millions de tonnes par an.
Ces avancées reposent sur la mise en service de nouvelles installations déjà financées ou en cours de construction, avec des plans d’approvisionnement validés par les cellules biomasses régionales. Ces dernières jouent un rôle clé en garantissant une utilisation optimale des ressources locales tout en évitant les conflits d’usage entre filières. Ces ambitions témoignent d’une volonté forte de la part des pouvoirs publics et des acteurs industriels de faire des déchets de bois un levier central pour la transition écologique et la lutte contre le changement climatique.
Vers l’économie circulaire : l’importance de la collecte et du tri séparé selon l’étude de l’ADEME
Un des enjeux majeurs pour maximiser la valorisation des déchets de bois réside dans une meilleure collecte et un tri plus rigoureux. Aujourd’hui, 1,6 million de tonnes de ces types de déchet ne sont pas valorisées, faute de processus adaptés ou de tri insuffisant.
L’ADEME insiste sur la nécessité de mettre en place des collectes séparées efficaces afin d’orienter davantage de flux vers des filières adaptées. Cela inclut la modernisation des plateformes de tri, mais aussi la sensibilisation des entreprises et des collectivités à ces problématiques. En hiérarchisant les usages, le recyclage comme l’upcycling est systématiquement privilégié pour fabriquer des matériaux comme les panneaux de particules ou les matériaux de construction.
La valorisation énergétique reste une option complémentaire, essentielle pour traiter les volumes qui ne peuvent pas être recyclés. Une amélioration des infrastructures, associée à des politiques incitatives, pourrait transformer ces 1,6 million de tonnes non exploitées en ressources réutilisables, contribuant ainsi à réduire significativement l’enfouissement.
Adaptation régionale des projets de revalorisation
La gestion des déchets de bois varie fortement d’une région à l’autre en fonction de la disponibilité des ressources. Certaines régions, comme la Normandie, le Grand Est ou la Bourgogne-Franche-Comté, risquent de connaître une pénurie de déchets de bois dès 2025 en raison de la concurrence entre usages. Pour pallier ce problème, l’ADEME recommande une évaluation rigoureuse des projets de valorisation, en s’assurant qu’ils correspondent aux réalités locales. Cela inclut la vérification des plans d’approvisionnement pour éviter que de nouvelles installations ne viennent concurrencer celles déjà existantes ou en construction. Par ailleurs, les aides publiques doivent être adaptées en fonction des spécificités régionales. Dans les zones où les ressources sont abondantes, ces aides peuvent encourager la création de nouvelles infrastructures, tandis que dans les régions plus limitées, elles doivent prioriser l’optimisation des installations existantes. Ce travail d’adaptation est indispensable pour garantir une gestion durable et efficace des déchets de bois à l’échelle nationale.
Source : ADEME – www.ademe.fr – Publié le 26 novembre 2024