Le luxe seconde main séduit de plus en plus les consommateurs, mais reste sous-exploité par les marques. Vinted, Vestiaire Collective, et d’autres plateformes révolutionnent le marché avec une clientèle croissante, malgré des enjeux de contrefaçon.
Une demande grandissante pour le luxe seconde main
Le secteur du luxe de seconde main connaît une véritable explosion, portée par l’attrait des consommateurs pour des pièces haut de gamme à prix réduit. Dans des boutiques comme « La Marelle », dirigée par Christelle Leclercq, les articles de grandes marques de mode comme Dior ou Gucci s’arrachent rapidement. Les clients, de plus en plus nombreux, n’hésitent plus à se tourner vers la seconde main, attirés par des réductions importantes, allant jusqu’à 70%. Selon Mme Leclercq, « il n’y a plus de snobisme » et ce phénomène s’explique notamment par l’absence de soldes dans le secteur du haut de gamme.
Les plateformes en ligne comme Vinted et Vestiaire Collective, fers de lance du marché
Les plateformes comme Vinted et Vestiaire Collective jouent un rôle majeur dans la popularisation du luxe de seconde main. Cécile Wickmann, directrice sénior chez Vinted, annonce une progression impressionnante du secteur, estimée à 45 milliards d’euros en 2023. Les marques Louis Vuitton, Chanel, et Gucci sont particulièrement prisées, mais d’autres comme Hermès, Dior, et Saint Laurent gagnent également en popularité. Bernard Osta de Vestiaire Collective souligne que l’essor de cette industrie a été accéléré par la pandémie de Covid-19, avec des consommateurs soucieux à la fois du prix et du développement durable.
La démocratisation du haut de gamme à travers l’occasion
Acheter du luxe de seconde main n’est plus réservé à une élite. Fabienne Lupo, fondatrice du salon Reluxury, évoque une démocratisation de ce marché, où de nouveaux clients accèdent aux grandes maisons de mode par le biais de l’occasion avant de se tourner vers du neuf. Certaines enseignes, telles que celles du groupe Kering, ont déjà investi dans ce secteur en collaborant avec des plateformes spécialisées. Cependant, malgré cet engouement, la majorité des grandes maisons de luxe restent prudentes, laissant la gestion du marché d’occasion à des tiers.
Les défis de la contrefaçon, frein pour les grandes marques
La contrefaçon est un des principaux freins à l’implication directe des grandes maisons de couture dans le marché du luxe seconde main. Bernard Arnault, PDG de LVMH, a déclaré en 2023 que le groupe préférait se concentrer sur les ventes du neuf tout en gardant un œil attentif sur la vente de produits contrefaits. Les plateformes comme Vinted et Vestiaire Collective ont pris des mesures pour combattre ce problème, en utilisant des équipes spécialisées et des algorithmes pour vérifier l’authenticité des articles, en particulier pour les pièces haut de gamme.
Avec ETX / DailyUp