9 Juil, 2024
Les experts constatent une résurgence de maladies oubliées en France. La coqueluche, la rougeole, la syphilis et la tuberculose sont de plus en plus fréquentes. Les professionnels de la santé expliquent ce phénomène par une insuffisance de la couverture vaccinale et des gestes de prévention.
De nombreuses maladies oubliées sont de retour en France
Certaines maladies oubliées refont leur apparition dans l’Hexagone. L’incidence à laquelle certaines d’entre elles ressurgissent inquiète même les professionnels de la santé. Mikael Akil Guedj, docteur en sciences médicales et chirurgien des yeux, explique que ces pathologies n’ont pourtant jamais vraiment disparu. Ce professionnel de la santé, qui a écrit un livre sur les affections du siècle, explique le phénomène par le génie épidémique. Il s’agit des cycles pouvant durer plusieurs décennies durant lesquels les pathologies se font rares. Ensuite, elles subissent de légères mutations, puis réapparaissent brusquement. En d’autres termes, les maux comme la coqueluche, la rougeole, la tuberculose, etc., ont toujours été latents.
La syphilis, la tuberculose, la rougeole et la coqueluche reviennent
Parmi les maladies qui connaissent un rebond, les experts citent la tuberculose, dont l’incidence a assez baissé pour que les vaccins soient stoppés. Ce sont pourtant 4 728 cas qui ont été déclarés en France, toutefois, ce niveau demeure faible. Les professionnels de la santé ont aussi constaté quelques 6 000 cas de coqueluche sur les cinq premiers mois de 2024. Cette incidence est cinq fois plus élevée par rapport à l’année dernière. La rougeole, quant à elle, connaît une augmentation remarquable. En France, 117 cas ont été recensés en 2023 contre 15 en 2022. Très virale, cette maladie est généralement bénigne, mais ses complications sont potentiellement mortelles chez les bébés. Enfin, l’incidence de la syphilis, qui est une IST, a connu une hausse de 110% entre 2020 et 2022.
La baisse des vaccins entraîne la réapparition de ces pathologies
Outre le génie épidémiologique, la résurgence de ces affections s’expliquerait aussi par l’insuffisance de la couverture vaccinale. Pour le cas de la coqueluche, les professionnels expliquent que les adultes doivent se revacciner et notamment les femmes enceintes. La vaccination au ROR formulée contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, quant à elle, a drastiquement baissé. Cette diminution est due à une fausse information selon laquelle ce vaccin entraînait des cas d’autisme. Il est donc passé de recommandé à obligatoire pour les nourrissons depuis 2018. Le vaccin contre la tuberculose, appelé BCG, quant à lui, est introuvable en pharmacie. D’ailleurs, il ne serait pas assez efficace.
Les manquements en matière de prévention pointés du doigt
Le relâchement des pratiques de prévention sont des facteurs clés qui ont causé la réapparition des pathologies comme la rougeole, la tuberculose, la coqueluche, etc. Depuis la fin de la pandémie de Covid-19, par exemple, le grand public a tendance à moins appliquer les gestes barrières. La syphilis, quant à elle, connaît une recrudescence à cause de l’introduction des antirétroviraux, qui a réduit la peur du sida, entraînant une diminution de l’usage du préservatif. Ces comportements facilitent la propagation des infections. Pour contrer cette tendance, il est crucial de réintégrer les pratiques préventives et de sensibiliser la population à l’importance de la vigilance face aux risques.
Quelles solutions pour vaincre ces affections ?
Pour vaincre les pathologies qui refont surface, il est essentiel de mettre en place des solutions efficaces et durables. Une politique vaccinale renforcée, ciblant particulièrement les adultes, est primordiale. Les vaccins jouent un rôle crucial dans la prévention de nombreuses infections comme la tuberculose et leur administration régulière peut réduire considérablement les taux d’infection. En parallèle, des campagnes de sensibilisation à la prévention doivent être intensifiées. Ces campagnes peuvent éduquer le public sur l’importance de pratiques sécuritaires, telles que l’utilisation du préservatif et le maintien des gestes barrières. Informer la population sur les risques et les méthodes de prévention, encourage des comportements plus responsables.
Avec ETX/DailyUp