Si les briques de nos maisons comportaient… des mégots recyclés, elles seraient plus légères et plus isolantes et pourraient s’avérer être plus efficaces ! Si l’asphalte de nos routes était aussi fait de cette matière, elle pourrait être plus résistante et dégagerait moins de chaleur. Telle est la conclusion d’une étude menée en Australie qui vient de publier ses recommandations pour mettre en œuvre ce concept à l’échelle industrielle.
Le recyclage des mégots, un déchet toxique
Il est important de faire le recyclage du mégot, car il filtre la fumée de la cigarette et contient beaucoup de substances toxiques et autres polluants. Chaque année, 4,3 billions de restes de cigarettes sont jetés dans les rues du monde. Malheureusement, la plupart d’entre eux se retrouvent dans la nature. Jetés par terre, le ruissellement fait pénétrer ces tonnes de déchets dans la mer par les égouts et les rivières, ses substances toxiques se diffusent dans l’eau et le sol, polluant la flore et la faune environnantes. Par conséquent, chaque mégot est toxique pour l’environnement. Alors, comment réduire la pollution qu’ils produisent ?
Est-il possible de faire le recyclage du mégot ?
Le sujet est sur table depuis longtemps pour la transformation de cette plaie en ingrédient, car, oui, le recyclage des mégots de cigarettes est possible. Ce n’est pas nouveau, car depuis 2001, TerraCycle n’a cessé d’élargir son concept de recyclage d’ordures difficiles représenté par des conteneurs « zéro déchet » aux États-Unis. Aujourd’hui, l’entreprise possède des succursales dans environ 20 pays. La France a eu l’ingénieuse idée d’éliminer 90 à 100 % des substances chimiques composant les restes de cigarettes et de les transformer en produits du quotidien. L’entreprise bretonne MéGo sépare les cendres et les résidus de tabac du filtre en papier pour laver et sécher la matière pour produire des panneaux d’acétate de cellulose marron. Ensuite, cette matière devient une partie importante de la fabrication de tabourets, cendriers, porte-stylos…
Un avenir pour nos briques et nos routes
Une vaste étude publiée par l’Institut royal de technologie de Melbourne montre que les fabricants peuvent utiliser des bouts déchiquetés ou entiers pour commencer à produire une nouvelle génération de briques si elles ne sont pas agglomérées avec d’autres matériaux de construction. Ce recyclage serait bénéfique, car en utilisant seulement 1 % de mégots réutilisés, les coûts de production baisseraient considérablement d’environ 10 %. Ce ne sont pas les premières recherches de ses scientifiques australiens sur le but du recyclage des restes de cigarettes. Ils ont développé une technique pour l’incorporer dans l’asphalte sur la surface de la rue. Cela rendra la route plus résistante et à mieux supporter la chaleur.
Faire un tabac en arrêtant de fumer !
Concrètement, le meilleur moyen de limiter la pollution des restes de cigarettes est d’arrêter de fumer ! En plus de garder l’environnement propre, vous ferez également quelque chose pour votre santé. Pour vous aider dans cette démarche, vous pouvez demander de l’aide à votre pharmacien ou à votre médecin ; participer aux activités de mobilisation collective telle que le Mois Sans Tabac, organisée en novembre de chaque année. Au cas contraire, assurez-vous d’abord de ne jamais jeter les restes dans la nature. Le tri des bouts jetés dans les poubelles et les cendriers est fait dans des passages spéciaux, mais actuellement, la seule solution est de les laisser passer dans des incinérateurs, où ils pollueront gravement l’air que nous respirons. Il n’y a aucune solution magique pour l’instant !