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Nettoyer les parcs à huîtres de Charente-Maritime pour lutter contre la pollution plastique

Nettoyer les parcs à huîtres de Charente-Maritime pour lutter contre la pollution plastique

11 Fév, 2023

Sur le littoral charentais, des parcs à huîtres abandonnés bénéficient d’un grand nettoyage depuis plus d’un an pour lutter contre la pollution plastique. Les déchets laissés par les ostréiculteurs sont la cible du projet NETCONCH, initiative du parc marin de l’estuaire de la Gironde et des pertuis charentais. 

Des poches à huitres usagées dans une caisse
Des éléments plastiques de type coupelles, pour le captage des huîtres, et des poches où on stocke les huîtres font partie des déchets récoltés dans les parcs à huîtres – Photography Thibaud MORITZ / AFP©

Lutter contre la pollution plastique dans les parcs à huîtres 

Dans l’un des plus grands bassins ostréicoles d’Europe, une lutte contre la pollution plastique est menée depuis un an par le département de la Charente-Maritime, le Comité régional de la conchyliculture, et le parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis. Sur le littoral charentais, des ouvriers en insertion professionnelle trient et placent les déchets des bancs conchylicoles abandonnés dans des bennes. Julie Bertrand, la directrice du parc marin, explique que ce projet est lancé afin de réduire la pollution plastique en mer. Pour elle, il est nécessaire de prendre le problème à sa racine. Le nettoyage de ces parcs à huîtres est logique puisque les plastiques trouvés dans l’eau proviennent essentiellement des métiers de la mer. De son côté Yohan Weiller, chargé de mission au parc pour la mise en place de NETCONCH, affirme que 80 % des déchets ostréicoles sont dus à des pertes accidentelles et qu’une partie vient des concessions abandonnées ou qui n’ont pas été entretenues convenablement.  

Nettoyage des déchets laissés par les ostréiculteurs 

Dans la deuxième zone française de captage de naissains d’huître, les coquillages gagnent du volume rapidement et les larves s’accrochent à tout. Aussi, du retard dans l’entretien de la parcelle aura pour conséquence un matériel trop lourd à porter. C’est ce qui explique en partie pourquoi les ostréiculteurs abandonnent leurs concessions, précise Jean Prou, président du parc marin et ancien directeur de l’antenne Ifremer de Charente-Maritime. Or, c’est un facteur de risque important pour la pollution plastique en mer. Par ailleurs, les ostréiculteurs, pour éviter l’accumulation de déchets dans les parcs à huîtres, sont tenus de nettoyer régulièrement leurs zones d’exploitation. Ceux qui ne le font pas sont invités à participer financièrement au projet NETCONCH, sinon ils perdent leurs concessions. 

Une opération à plus d’un million d’euros sur le littoral charentais 

NETCONCH est un projet financé majoritairement par le ministère de la Transition écologique. En tant que maître d’ouvrage et directeur des opérations techniques, le département de la Charente-Maritime a injecté 200 000 euros. Le Comité régional de la conchyliculture, quant à lui, établit le lien avec les anciens concessionnaires des parcelles et les professionnels. Sa participation dans ce projet s’élève à 100 000 euros. Et enfin, le Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis, chargé de l’aspect environnemental et de la collecte des déchets, compte 800 000 euros. Malgré l’investissement colossal dans cette opération de lutte contre la pollution plastique, la réalité du terrain est quelque peu différente des estimations. En effet, depuis le début du projet il y a un an, il a été constaté que le littoral charentais compte plus de déchets que prévu. Pour le nettoyage du parc de la Menoise, par exemple, si à la base ils prévoyaient de récolter entre 6 à 8 tonnes de plastique, ils en sont actuellement entre 60 et 80 tonnes. Beaucoup de travail reste donc à faire pour les autres sites.   

Avec AFP