Depuis quelque temps, la pénurie de fruits et légumes touche fortement le territoire de l’Angleterre. Face à ce phénomène, la grande distribution locale a commencé à rationner les achats des consommateurs. Cette tendance peut-elle également arriver en France ? Décryptage.
Pénurie de fruits et légumes en Angleterre : de nombreux problèmes en cause
Contrairement aux estimations, l’Angleterre ne souffre pas d’un manque d’huiles, de moutardes ou de papiers toilettes en rayon. La situation révèle plutôt une pénurie de fruits et légumes en grande distribution. Cela résulte notamment de l’inflation et des flambées des prix de denrées alimentaires. Il faut aussi pointer du doigt les successions de désastres climatiques fragilisant les cultures légumières.
Pour rappel, la Grande-Bretagne s’approvisionne en produits agricoles auprès de nombreux pays importateurs. Elle compte principalement sur le Maroc et l’Espagne pour se nourrir en tomates et en laitues en temps d’hiver. Malheureusement, ces deux régions ont subi des tempêtes de neige ainsi qu’un impact environnemental dégradant les récoltes et retardant leur acheminement.
La consommation de produits agricoles désormais régulée au Royaume-Uni
Avec la hausse des prix de la consommation d’énergie, cette situation de pénurie de légumes et fruits ne fait que s’aggraver actuellement. En effet, les agriculteurs britanniques sont incapables de chauffer leurs serres correctement. Beaucoup d’entre eux doivent ainsi réduire leur production de salade, de poivron et de tomate. D’autres acteurs sont même contraints de cesser leur activité dans ce sens.
Selon le journal The Guardian, les pommes et les poires pourraient bientôt aussi être en manque en rayons en Angleterre. Pour éviter toute émeute, la grande distribution locale n’a alors d’autres choix que de rationner les achats des consommateurs. Face à cette tendance, de nombreux français s’inquiètent de la situation sachant que l’Espagne est le premier fournisseur de légumes de France.
Qu’en est-il de l’approvisionnement en fruits et légumes en France ?
La pénurie de fruits et légumes dans les supermarchés touche actuellement les grandes enseignes britanniques, telles que Tesco et Aldi. Toutefois, selon l’expert de la grande distribution, Olivier Dauvers, la France n’a pas encore à s’inquiéter d’une telle situation. D’après lui, la consommation d’énergie dans les serres locales est moindre en comparaison avec celle de l’Angleterre.
De plus, le rationnement des produits agricoles n’est pas une très bonne idée dans le pays. Cette pratique a été adoptée très rarement, même durant la pandémie. Cette méthode de restriction n’a d’ailleurs duré que deux à trois mois lors du manquement d’huile de tournesol en rayons. Les distributeurs français semblent alors plus aptes à faire face à la crise énergétique actuelle.
La France : un pays producteur et importateur de végétaux consommables
La pénurie de fruits et légumes ne devrait pas craindre la France selon les statistiques. D’après une étude, elle a enregistré une production de 15,1 millions de tonnes en 2020, dont 2,8 millions de tonnes de légumes sous serre. Les tomates, les pommes et les poires sont les fruits les plus produits, tandis que les carottes, les tomates et les salades sont les légumes les plus consommés.
Il faut aussi noter que le pays en importe généralement auprès de l’Espagne, son premier fournisseur avec 33% des volumes importés. Celui-ci est suivi des Pays-Bas (21%), de la Belgique et du Luxembourg (19%) et du Maroc (15%). Cependant, la production nationale représente toujours la majorité de la consommation agricole de la population française.
Des mesures à prendre pour protéger la culture agricole
Le problème de pénurie de fruits et légumes en Angleterre n’est qu’une sonnette d’alarme à prendre sérieusement en compte. Il est important de trouver des solutions durables et efficaces face aux menaces du dérèglement climatique et des problèmes énergétiques. Tous les acteurs concernés doivent alors déployer des efforts afin d’assurer les productions futures.
Dans ce sens, la promotion des pratiques agricoles durables, telles que la rotation des cultures et l’utilisation d’engrais naturels est conseillée. Il faut aussi encourager le développement de techniques innovantes pour améliorer l’efficacité énergétique des serres. Par ailleurs, il convient de favoriser les circuits courts afin de réduire l’impact environnemental lié à la grande distribution et à la production.
Avec ETX DailyUp