23 Mai, 2024
Le podcast est l’un des formats d’audio d’informations qui ont du succès auprès du public français. Les podcasts sur la santé mentale sont particulièrement écoutés. Cependant, les professionnels en matière de bien-être s’inquiètent des fausses informations que ces émissions peuvent véhiculer.
Boom des podcasts sur la santé mentale après la pandémie en France
Les podcasts sur la santé mentale font partie des contenus audio favoris des Français depuis la pandémie. Des émissions comme « Métamorphose, éveille ta conscience », par exemple, totalisent 1,16 million de téléchargements tous les mois en moyenne. Une autre, intitulée « Émotions » quant à elle, a été téléchargée 371 305 fois en mars 2024. Ce podcast a été créé en 2019 par les journalistes Pudlowski et Mélissa Bounoua, pour parler sérieusement des troubles psychiques. Ces dernières affirment qu’il s’agit d’une réponse à un véritable besoin émanant des Français. Elles soulignent d’ailleurs qu’une personne sur cinq souffrait de ces troubles en France.
La notion de bien-être est une thématique qui captive les auditeurs
Les émissions qui abordent le bien-être mental sont une véritable tribune où les animateurs d’émissions libèrent la parole. Il est d’ailleurs d’usage pour les podcasteurs, de recevoir des invités sur leurs plateaux pour développer en long et en large ce sujet. Dans « Émotions », Mélissa Bounoua reçoit régulièrement des personnalités qui parlent volontiers de leur état psychique. Une autre émission similaire, « Métamorphose », en fait de même. L’animatrice Anne Ghesquière donne souvent la parole à des philosophes, des théologiens et à des psychiatres. Toutefois, ces experts ne font pas toujours l’unanimité dans le milieu. Le psychiatre Olivier Chambon, invité sur « Métamorphose » par exemple, est critiqué pour son adhésion au chamanisme et sa critique de la pharmacopée psychiatrique.
Gourons 2.0 et pseudosciences, les dangers de la vision holistique de ces émissions
Le succès de ces émissions sur le bien-être mental en France inquiète aussi certains observateurs. En effet, elles peuvent avoir des dérives dangereuses pour leurs adeptes, qui les considèrent comme de vraies thérapies parallèles. Si certains créateurs érigent des garde-fous, d’autres peuvent empiéter sur le domaine professionnel et véhiculer de fausses informations. Certaines émissions confondent les données scientifiques avec les pseudosciences telles que la naturopathie, la sophrologie, la numérologie, etc. Résultat, elles induisent en erreur leurs auditeurs. Sans oublier que certains gourous 2.0 peuvent aussi utiliser ces contenus pour promouvoir des pratiques dangereuses. Ce fut le cas par exemple de Thierry Casasnovas, qui a été mis en examen pour exercice illégal de la médecine.
Un risque de dérive sectaire toujours présent
La popularité croissante de ce type de contenu attire des gourous 2.0 qui promeuvent des thérapies parallèles à la consultation en psychiatrie. Ces pratiques, alléchantes par leur accessibilité et leur promesse de solutions rapides, présentent un risque de dérive sectaire. Le manque de régulation et de vigilance face à ces contenus pose un véritable problème pour le grand public. Ces pseudo-thérapeutes créent une dépendance psychologique et financière chez leurs cibles. Les créateurs doivent donc toujours encourager une écoute critique et rappeler l’importance de consulter des professionnels qualifiés pour tout ce qui touche au bien-être mental.
Les pseudo-thérapies dont il faut se méfier
De nombreuses pseudosciences prétendent promouvoir le bien-être mental, mais il est important de s’en méfier. La lithothérapie, par exemple, utilise des cristaux pour soigner, sans preuve scientifique de leur efficacité. La naturopathie, qui préconise des remèdes naturels, peut parfois écarter des traitements médicaux indispensables. Ces pratiques peuvent séduire par leur approche naturelle et holistique, mais elles manquent souvent de validation scientifique rigoureuse. Le danger est qu’elles peuvent retarder un diagnostic médical correct ou détourner des traitements efficaces. Il est crucial de rester informé et critique pour éviter les pièges de ces pseudo-thérapies et protéger son bien-être mental.
Avec ETX/DailyUp