25 Nov, 2024
Une étude américaine souligne le rôle central de la qualité du sommeil dans le ralentissement du vieillissement cérébral. Menée par des chercheurs de l’Université de San Francisco, elle révèle un lien direct entre les troubles de l’endormissement et l’atrophie cérébrale.
Une étude révèle le rôle de la qualité du sommeil sur la santé du cerveau
Une récente étude américaine menée par l’Université de San Francisco démontre le rôle essentiel de la qualité du sommeil dans le ralentissement du vieillissement cérébral. Publiée dans la revue Neurology, cette enquête met en évidence un lien direct entre les troubles du sommeil et l’atrophie cérébrale, un phénomène souvent lié à la démence. Les résultats révèlent que des problèmes persistants de l’endormissement tels que l’insomnie pourraient accélérer significativement le vieillissement du cerveau, un constat alarmant dans un contexte où ces troubles sont en forte augmentation.
Une carence hypnique liée à un vieillissement cérébral accéléré
Les chercheurs ont suivi 600 adultes, âgés d’environ 40 ans, dans le cadre de l’étude CARDIA (« Coronary Artery Risk Development in Young Adults »). Cette vaste recherche, centrée sur les facteurs de risque cardiovasculaire, a également permis d’explorer le lien entre la qualité sommeil et le vieillissement cérébral. Grâce à des analyses d’imagerie cérébrale combinées à des algorithmes de machine learning, les scientifiques ont pu déterminer l’âge cérébral des participants. Ils ont découvert que pour les adultes souffrant de troubles modérés d’endormissement, leur cerveau vieillissait de manière précoce de de 1,6 an, tandis que ceux cumulant plusieurs pathologies affichaient un écart encore plus marqué, atteignant 2,6 ans. Cette constatation souligne combien la qualité du sommeil peut affecter la qualité du développement mental et cognitif bien avant les âges avancés.
Troubles d’endormissement : des symptômes préoccupants
Parmi les troubles identifiés, les difficultés d’endormissement, les réveils précoces et la sensation persistante de fatigue au réveil sont les plus significatifs dans l’accélération du vieillissement cérébral. Ces dysfonctionnements, bien que communs, s’avèrent particulièrement nuisibles pour les processus cognitifs, affectant la mémoire et les capacités de concentration. Fait intéressant, l’étude révèle que la temps total pour dormir n’a pas d’impact direct sur l’atrophie cérébrale, même si des recherches antérieures ont suggéré que ne pas dormir suffisamment expose davantage aux risques de pertes cognitives et au développement de la démence. Selon Clémence Cavaillès, coautrice de l’étude, « Nous ne pouvons pas encore écarter totalement un lien potentiel entre la durée d’endormissement et la santé cérébrale. »
Stress, écrans, sédentarité… les causes modernes empêchant de bien dormir
Les troubles de la qualité du sommeil, en constante augmentation ces dernières décennies, trouvent leurs origines dans de multiples facteurs. Parmi les plus significatifs figurent le stress chronique, la surexposition à la lumière artificielle, notamment celle des écrans, et le manque d’activité physique dû à un mode de vie de mauvaise qualité, de plus en plus sédentaire. Ces éléments perturbent les cycles naturels de sommeil, provoquant un déséquilibre hormonal qui affecte la capacité du cerveau à se régénérer correctement pendant la nuit. Dans nos sociétés modernes, où le rythme effréné de la vie laisse peu de place au repos, il devient impératif de sensibiliser le grand public à l’importance d’un sommeil de qualité.
Préserver un bon repos pour prévenir l’atrophie cérébrale
Les conclusions des chercheurs mettent en lumière l’importance d’agir tôt pour maintenir une bonne qualité de sommeil. « Améliorer la qualité du sommeil pourrait constituer une stratégie précoce pour limiter les risques de déclin cognitif », affirme le Dr Kristine Yaffe, principale auteure de l’étude, autrice principale de l’étude. Ce constat prend tout son sens à une époque où la population est davantage vieillissante et des cas de démence en hausse. Pour les spécialistes, améliorer la qualité du sommeil passe par une meilleure hygiène de vie : limiter les écrans avant de dormir, favoriser une routine régulière et s’attaquer au stress. Ces mesures, simples mais efficaces, pourraient ralentir les effets de l’atrophie cérébrale.
Avec ETX / DailyUp