28 Avr, 2023
Recyclivre est une entreprise qui se situe en banlieue parisienne et qui œuvre dans le secteur des livres d’occasion. Sa particularité ? Il procède à une véritable industrialisation de ce domaine, concurrençant ainsi les maisons d’édition en France.
Recyclivre modifie le paysage de la vente de livres d’occasion avec l’industrialisation
Si la vente de livres d’occasion était auparavant une activité artisanale, Recyclivre véritable géant dans le secteur, change la donne. Avec sa centaine de milliers de volumes entreposée dans de longs rayonnages, il procède en effet à une véritable industrialisation de ce commerce.
La philosophie de son fondateur, David Lorrain, est que le tout livre se vend, à condition que le prix proposé soit le bon. En d’autres termes, l’essentiel est de trouver un acheteur pour ces produits de seconde main. Bien que l’acheteur concerné soit Amazon, David Lorrain explique qu’il considère que cette place de marché comme un concurrent dans la mesure où il veut attirer le public sur son site.
Une concurrence avec les maisons d’édition
Avec sa centaine de milliers de romans en poche, de manuels pédagogiques, d’ouvrages littéraires, etc., l’entrepôt qui œuvre à Villabé est considéré comme un véritable concurrent des éditeurs. D’ailleurs, le directeur explique que son entreprise est rentable depuis l’année 2, en 2010. Son activité est une véritable concurrence avec les éditeurs, puisqu’elle propose les ouvrages à prix réduit, et ce, même pour les sorties récentes ! Même si les maisons d’édition ne se prononcent pas davantage sur ce phénomène, il s’avère que leur organisation professionnelle s’est battue pour que les acheteurs en ligne soient informés clairement sur la nature du produit : neuf ou de seconde main. Elle a également désiré interdire la revente des ouvrages des bibliothèques publiques, sauf aux entreprises solidaires.
L’histoire d’une entreprise qui vend des ouvrages de seconde main
L’activité de commercialisation de livres d’occasion de David Lorrain a débuté en 2008. Le fondateur a démarré de façon modeste dans une cave de son appartement parisien avec une anthologie de nanars du cinéma français.
Aujourd’hui, son entrepôt compte de longs rayonnages de centaines de milliers d’ouvrages, tous genres confondus et reçoit des commandes pour de plus ou moins gros volumes. Ainsi, en mars, ce sont 4 000 ouvrages qui ont été commandés par ses clients. Les commandes augmentent, mais cela s’expliquerait par la tendance inflationniste du marché, rationalise le propriétaire des lieux.
Pourquoi acheter dans une structure à vocation sociale ?
Malgré l’industrialisation, la structure de David demeure à vocation sociale. Acheter directement auprès de cette entreprise d’ouvrages de seconde main serait une contribution au recrutement des personnes issues d’organismes d’insertion. Cela permet aussi de donner une seconde vie à ces produits tout en réduisant l’impact environnemental de l’industrie et en prolongeant la durée de vie des ouvrages existants plutôt que d’en acheter de nouveaux. Ensuite, en achetant dans ce type de structure, les consommateurs soutiennent une économie plus solidaire et responsable, souvent à des prix plus abordables. En bref, c’est une pratique écologique, solidaire et économique qui présente de nombreux avantages non seulement pour la société, mais aussi pour l’environnement.
Le marché des œuvres littéraires de seconde main en plein boum
Le marché des livres d’occasion en France continue de croître de façon exponentielle, n’en déplaise aux maisons d’édition. Selon une étude de PriceMinister-Rakuten publiée en septembre 2021, le marché des livres d’occasion a augmenté de 10 % par rapport à l’année précédente. Cette tendance s’explique en partie par une prise de conscience écologique de la part des consommateurs, qui préfèrent donner une seconde vie aux œuvres plutôt que de les jeter. AbeBooks est l’un des leaders du secteur, aux côtés d’autres acteurs tels que Gibert Joseph et La Bourse aux Livres. Recyclivre quant à elle, a atteint les 10 millions de chiffre d’affaires en 2022 et ce chiffre connaîtra une hausse de 12 millions d’euros en 2023.