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Stockage CO2 : le levier français vers la neutralité carbone d’ici 2030

La France publie une première estimation des capacités de valorisation et stockage CO2 sur son territoire. Un inventaire mené avec le soutien de l’ADEME révèle un potentiel important pour la décarbonation industrielle via la technologie CCUS, un levier clé vers la neutralité carbone et la valorisation du CO2.

Un potentiel de valorisation et de stockage CO2 évalué à plusieurs milliards de tonnes  

L’étude EVASTOCO2, publiée sous l’égide de la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), dévoile une capacité de stockage du CO2 estimée à 1,1 milliard de tonnes dans des structures fermées et 3,6 milliards de tonnes hors pièges géologiques. Ces résultats marquent une avancée significative dans l’exploration des options de séquestration du carbone en France. 

Le stockage géologique du CO2 est une solution essentielle pour compenser les émissions résiduelles issues des industries difficiles à décarboner. Il consiste à injecter du dioxyde de carbone dans des formations géologiques adaptées, limitant ainsi son impact environnemental. Cette approche s’inscrit dans un cadre plus large visant à atteindre les objectifs de neutralité carbone, conformément aux engagements climatiques de la France et de l’Union européenne. 

L’implication des acteurs majeurs de l’industrie et de la recherché avec l’ADEME 

Soutenu par l’ADEME, l’inventaire a été élaboré en collaboration avec des institutions de premier plan, dont le BRGM, l’IFPEN, TotalEnergies, l’Université de Lorraine et d’autres experts en ingénierie géologique. Ce travail répond aux obligations du règlement européen Net Zero Industry Act (NZIA), qui impose la cartographie des sites de stockage potentiels sur le territoire européen. 

Ce projet vise à identifier les meilleures zones pour accueillir des infrastructures de séquestration et de stockage du CO2. Toutefois, il est essentiel de rappeler que ces ressources potentielles ne sont pas encore considérées comme exploitables à grande échelle. Avant toute mise en œuvre, des études approfondies seront nécessaires pour évaluer la faisabilité technique et économique de chaque site. 

Décarbonation industrielle : des infrastructures en projet pour accélérer la transition écologique 

À court terme, la France mise principalement sur des stockages offshore en mer du Nord et en Méditerranée, qui présentent des conditions favorables à la séquestration du CO2. Ces réservoirs géologiques, déjà exploités pour l’extraction d’hydrocarbures, offrent un potentiel de reconversion stratégique pour accueillir des volumes importants de dioxyde de carbone industriel. 

À l’horizon 2030, le gouvernement ambitionne de développer des capacités de stockage sur le territoire métropolitain. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique de décarbonation industrielle, notamment pour les secteurs les plus émetteurs comme la sidérurgie, la cimenterie et la production énergétique. Le stockage géologique du CO2 apparaît ainsi comme une solution complémentaire aux énergies renouvelables et aux innovations en matière d’efficacité énergétique. 

CCUS : un levier essentiel pour atteindre la neutralité carbone 

Reconnue par le GIEC et la Commission européenne, la technologie CCUS est considérée comme un outil indispensable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Elle permet non seulement de piéger le CO2, mais aussi de le valoriser en tant que matière première pour des usages industriels, tels que la production de carburants de synthèse ou de matériaux de construction. 

Toutefois, cette technologie ne doit pas être perçue comme une alternative aux efforts de réduction des émissions. Son succès repose sur une mise en œuvre rigoureuse et sécurisée, conformément aux réglementations européennes, dont la directive 2009/31/CE encadrant le stockage géologique du CO2. La surveillance des sites et la transparence des projets seront déterminantes pour garantir leur efficacité et leur acceptabilité sociétale. 

Vers une réglementation stricte pour un stockage sûr et pérenne 

Tout projet de stockage de CO2 devra respecter un cadre réglementaire strict, notamment en matière de sécurité environnementale. La directive européenne CSC impose des critères rigoureux pour assurer que le CO2 stocké reste confiné de manière permanente, sans risque de fuite vers l’atmosphère. 

En France, aucun permis de recherche n’a encore été accordé pour l’exploration des sites de stockage. Avant toute exploitation, chaque projet devra faire l’objet d’études détaillées et de consultations publiques, garantissant l’implication des parties prenantes. Ces démarches permettront de lever d’éventuelles réticences et d’assurer un développement responsable de la filière CCUS. 

Source : ADEME – https://www.ademe.fr/presse/communique-national/publication-du-potentiel-technique-de-stockage-de-co2-sur-le-territoire-francais/ – Publié le 21/02/2025 

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