L’industrie de la mode multiplie depuis quelques années les initiatives pour réduire son impact environnemental. Les marques utilisent des matières recyclées, elles réduisent leurs émissions, économisent les ressources, etc., mais la surproduction textile rend ces efforts inefficaces.
La surproduction textile pèse lourd dans l’impact environnemental de l’habillement
L’industrie de la mode continue de produire à un rythme effréné qui n’est pas compatible avec les initiatives mises en œuvre pour lui assurer un avenir plus vert. C’est du moins le constat de l’ONG britannique The Waste and Resources Action programme (WRAP) dans son nouveau rapport. Cette dernière alerte sur la surproduction textile dans le secteur, même si les marques et les détaillants ont signé Textiles 2030. À savoir que cette initiative vise à booster la transition du secteur en Angleterre vers une économie circulaire. Elle précise aussi que malgré les efforts, la consommation moyenne de la population est de 8 kilos d’articles par personne par an, soit 500 000 tonnes pour tout le pays.
Les marques optent pour des matières recyclées et conçoivent des vêtements durables
Le WRAP est loin d’ignorer les démarches que des marques comme Asos, Primark ou AllSaints mettent en œuvre en Grande-Bretagne pour moins polluer la nature. Son rapport revient sur le fait que ces dernières ont pu baisser leurs émissions de CO2 de 12% et leur utilisation d’eau de 4% par tonne entre 2019 et 2022. Les stratégies plébiscitées par l’industrie de la mode britannique s’articulent, entre autres, autour de l’usage de matières recyclées pour assurer des vêtements durables. De plus, 71% du coton utilisé par les signataires de Textiles 2030 proviennent de sources améliorées, validées par les programmes en faveur de la durabilité dans l’industrie de la mode. Toutefois, ces améliorations ne sauraient suffire.
Un boom de production qui rend les mesures d’amélioration inefficaces
Si les marques ont multiplié les efforts afin de verdir leur secteur, il faut savoir que la production et la vente des textiles ont aussi connu une hausse de 13% depuis l’année 2019. De plus, la diminution de la consommation d’eau par tonne, assurée par les initiatives de Textiles 2030, aurait aussi été annulée par le boom de production des habits ainsi que l’augmentation des ventes. En plus d’avoir annulé ces efforts, il aurait même augmenté de 8% la consommation d’eau ! Il en est de même pour les émissions de CO2 dont la baisse a été amoindrie de 2% au lieu de 12% finalement. La production, mais aussi la surconsommation sont donc des problématiques clés à régler.
Quelles sont solutions que les entreprises peuvent adopter ?
L’industrie de la mode, confrontée à la critique croissante sur sa production effrénée et son impact environnemental, peut adopter plusieurs stratégies pour atténuer ce problème. Premièrement, l’utilisation d’outils de prévision de tendances et de coupe de tissus plus intelligents permet aux marques de mieux aligner la production avec la demande réelle. Cela réduit les excédents de stock et limite le gaspillage. En outre, l’adoption de modèles commerciaux alternatifs, tels que la production en petites quantités et les réapprovisionnements fréquents basés sur la demande réelle, assurent une réponse plus agile et réduit les risques d’invendus. La circularité est aussi un axe prometteur.
La contribution des consommateurs à ne pas négliger
Pour combattre la surconsommation, les consommateurs peuvent initier des changements importants par leurs choix d’achat. Premièrement, choisir des matériaux à faible impact environnemental comme les matières recyclées peut baisser considérablement l’empreinte carbone de la garde-robe. Ensuite, acheter moins et réparer plus est une méthode efficace pour contrecarrer l’excès de production. Investir dans des habits de qualité, destinés à être portés sur le long terme, et éviter les achats impulsifs basés sur les tendances du moment peuvent aussi faire une grande différence. Enfin, acheter des habits de seconde main contribue à baisser leur empreinte carbone d’environ 82 %, en plus de soutenir l’économie circulaire et de réduire les déchets.
Avec ETX/DailyUp