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Traitement précoce VIH : la solution pour maîtriser le virus ? 

Des chercheurs suggèrent que le virus de l’immunodéficience humaine pourrait être contrôlé sur le long terme. Pour ce faire, il suffirait de suivre un traitement précoce du VIH quatre semaines après l’infection. L’Institut Pasteur a publié récemment une étude sur le sujet.  

Le traitement précoce mis en place dans les quatre semaines suivant l’infection « favorise très fortement le contrôle viral après interruption du traitement ». Photography PENpics Studio / Shutterstock© 

Le traitement précoce du VIH permettrait de contrôler le virus durant 20 ans 

Les résultats d’une étude récente, publiée dans la revue scientifique Nature Communication, suggèrent que le traitement précoce du VIH garantirait un meilleur contrôle du virus. L’avantage est qu’en traitant le virus très tôt, ce contrôle s’effectue sur le long terme et même après l’arrêt du traitement. La recherche a ainsi permis de constater que chez certains patients, la maladie a pu être maîtrisée durant parfois plus de 20 ans, à l’arrêt de leurs antirétroviraux. D’autres études menées sur des singes ont permis d’appuyer cette hypothèse. Les animaux qui ont été traités peu de temps après l’infection bénéficient d’un meilleur contrôle viral après l’interruption du traitement, par rapport à ceux qui ont été traités tard.  

La prise d’antirétroviraux est recommandée dès la phase aigüe de l’infection 

Cette étude souligne l’importance de lancer rapidement la prise des médicaments afin d’assurer une bonne rémission de l’infection. L’expérience menée sur les singes prouvent une réelle efficacité des traitements lorsqu’ils sont administrés en phase aigüe, soit dans les quatre semaines qui suivent l’infection. Deux ans de prise d’antirétroviraux à partir de cette phase optimisent la maîtrise du virus. Ce contrôle est garanti, même après l’arrêt de la médication contre le sida. L’un des auteurs de cette étude précise que cette phase constitue une véritable fenêtre d’opportunité pour assurer une rémission aux personnes infectées.  

Un réflexe qui garantit le développement des cellules immunitaires 

Les chercheurs qui ont mené cette étude constatent aussi un autre détail après l’analyse des résultats. Le fait de prendre des antirétroviraux dès le début de l’infection permettrait aussi aux cellules immunitaires de mieux se développer. Ce phénomène s’explique par le fait que ces dernières bénéficient d’une mémoire capable de contrer le virus et qui l’élimine efficacement lors du rebond viral causé par l’interruption des médicaments. Les scientifiques précisent alors qu’il est primordial de débuter le traitement au plus tard six mois après l’infection. Au-delà, les antirétroviraux perdent de l’efficacité. Malheureusement, la plupart des patients ne commencent à en prendre que des années après l’infection. Cela est dû au fait que ces personnes se font dépister très tardivement également.  

De l’importance du dépistage réalisé précocement pour une meilleure rémission 

Se faire dépister précocement revêt une importance capitale dans la lutte contre le virus d’immunodéficience humaine. Ce geste permet de réduire le fardeau de l’infection et d’améliorer le pronostic vital des personnes nouvellement diagnostiquées en aidant leurs cellules immunitaires. Des recherches ont indiqué que les personnes diagnostiquées au stade avancé, comparativement à celles dont le diagnostic est fait précocement, ont un risque significativement accru de décès. Au cours des six premiers mois après le début de la prise en charge, le risque de décès est 18 fois plus élevé chez les individus dépistés tardivement. Ce risque reste deux fois plus élevé quatre ans après la prise en charge initiale.  

Persistance des préjugés sur la maladie  

En France, les jeunes ont encore de nombreux préjugés à l’égard du virus du sida. Malgré les avancées dans la sensibilisation et l’éducation, la stigmatisation envers les personnes séropositives demeure. Elle s’accompagne parfois d’une discrimination. Des statistiques alarmantes révèlent que 30% des jeunes âgés de 15 à 24 ans croient encore que le virus peut se transmettre par un simple baiser avec une personne séropositive. Une enquête révèle aussi que 43% des parents d’élèves du secondaire estiment que leurs enfants ne bénéficient pas d’une sensibilisation adéquate à la prévention du Sida dans leur école. Cette lacune dans l’éducation met en évidence la nécessité d’une action plus concertée pour sensibiliser les jeunes. 

Avec ETX/DailyUp 

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