La phagoth\u00e9rapie ou l\u2019utilisation de bact\u00e9riophages<\/strong> (des virus permettant de traiter les infections bact\u00e9riennes), longtemps mise de c\u00f4t\u00e9 au profit des antibiotiques, revient aujourd\u2019hui au premier plan en raison de la mont\u00e9e alarmante de l\u2019antibior\u00e9sistance. Les infections caus\u00e9es par des \u00ab superbact\u00e9ries \u00bb, telles qu\u2019Escherichia coli, posent un s\u00e9rieux probl\u00e8me de sant\u00e9 publique. Ces \u00ab superbact\u00e9ries \u00bb r\u00e9sistent aux traitements conventionnels, laissant peu d\u2019options aux m\u00e9decins. Les bact\u00e9riophages offrent une solution cibl\u00e9e et pr\u00e9cise, car ces virus infectent uniquement les bact\u00e9ries, pr\u00e9servant ainsi les micro-organismes b\u00e9n\u00e9fiques de notre organisme. Ce retour d\u2019int\u00e9r\u00eat est encourag\u00e9 par les efforts de recherche mondiale et par le soutien de l\u2019OMS (qui rappelle les bienfaits des vaccins<\/a> pour la sant\u00e9 humaine dans la pr\u00e9vention de certaines maladies et infections), qui promeut la phagoth\u00e9rapie comme une alternative n\u00e9cessaire aux antibiotiques.\u00a0<\/p>\n\n\n\n Pour exploiter pleinement le potentiel de cette alternative aux antibiotiques<\/strong>, il est essentiel de comprendre leurs interactions complexes avec les bact\u00e9ries. Les scientifiques de l\u2019Institut Pasteur, de l\u2019Inserm, de l\u2019AP-HP et de l\u2019Universit\u00e9 Paris Cit\u00e9 ont entrepris un travail titanesque de classification et d\u2019analyse. Ils ont constitu\u00e9 une base de donn\u00e9es rassemblant 403 souches d\u2019Escherichia coli et 96 bact\u00e9riophages. Ces recherches ont permis de d\u00e9couvrir que les r\u00e9cepteurs bact\u00e9riens, pr\u00e9sents \u00e0 la surface des cellules, jouent un r\u00f4le cl\u00e9 dans l\u2019efficacit\u00e9 des phages. Cette avanc\u00e9e scientifique r\u00e9v\u00e8le un \u00e9l\u00e9ment essentiel : ce ne sont pas les m\u00e9canismes de d\u00e9fense bact\u00e9riens, comme pr\u00e9sum\u00e9, mais bien ces r\u00e9cepteurs qui d\u00e9terminent l\u2019interaction entre un bact\u00e9riophage et sa cible. Ces donn\u00e9es pr\u00e9cises ont jet\u00e9 les bases pour d\u2019autres d\u00e9veloppements technologiques.\u00a0<\/p>\n\n\n\n Gr\u00e2ce \u00e0 une collaboration interdisciplinaire, les chercheurs ont mis au point un programme d\u2019intelligence artificielle (IA) capable de pr\u00e9dire l\u2019efficacit\u00e9 de la phagoth\u00e9rapie<\/em> simplement en analysant le g\u00e9nome d\u2019une bact\u00e9rie. Cette technologie se concentre sur les r\u00e9gions codant les r\u00e9cepteurs membranaires, qui constituent la porte d\u2019entr\u00e9e des phages dans les bact\u00e9ries. Contrairement aux mod\u00e8les IA traditionnels souvent per\u00e7us comme des \u00ab bo\u00eetes noires \u00bb, celui-ci est enti\u00e8rement transparent et compr\u00e9hensible, ce qui permet des ajustements continus pour am\u00e9liorer ses performances. Apr\u00e8s des ann\u00e9es de tests, l\u2019IA a pr\u00e9dit avec succ\u00e8s l\u2019efficacit\u00e9 des virus dans 85 % des cas lors d\u2019essais en laboratoire. Les r\u00e9sultats ont \u00e9t\u00e9 encore plus impressionnants lorsque des cocktails sur mesure ont \u00e9t\u00e9 test\u00e9s, d\u00e9montrant une efficacit\u00e9 dans 90 % des cas sur des souches bact\u00e9riennes responsables de pneumonies.\u00a0<\/p>\n\n\n\n Pour rappel, ce n\u2019est pas la premi\u00e8re fois que l\u2019intelligence artificielle est utilis\u00e9e en m\u00e9decine. De nombreuses startups et chercheurs sont en train de mettre au point des traitements et m\u00e9dicaments con\u00e7us avec l\u2019IA g\u00e9n\u00e9rative<\/a>, \u00e0 l\u2019instar de la startup Insilico Medicine en collaboration avec le g\u00e9ant de la tech Nvidia\u00a0<\/p>\n\n\n\nUne alternative aux antibiotiques gr\u00e2ce \u00e0 une approche technologique \u00e9clair\u00e9e<\/strong>\u00a0<\/h3>\n\n\n\n
Phagoth\u00e9rapie\u202f: l\u2019IA au service de la sant\u00e9<\/strong>\u00a0<\/h3>\n\n\n\n
Des perspectives pour l\u2019avenir dans le traitement des infections li\u00e9es aux bact\u00e9ries<\/strong>\u00a0<\/h3>\n\n\n\n